Le Bullet Journal

Le Bullet Journal

Maintenant que je me suis intéressé au principe du Bullet Journal, j’ai envie de partager mon avis sur la question. Attention, pour donner du contexte, j’ai une vision minimaliste et productiviste de l’organisation. Pour moi les outils d’organisation doivent nous aider à repartir notre temps d’une manière qui nous satisfasse tout en accomplissant ce qui doit l’être et ne doivent pas être source de consommation de temps justement…

Le Bullet Journal – Outil d’organisation

Les bonnes idées du concept

Si je me suis penché sur la question du Bullet Journal, c’est parce que ça rejoint d’une certaine manière mon système d’organisation actuel.

L’idée c’est d’une part de simplifier son organisation en rassemblant tout sur un même support, de prendre des notes à la volée et de planifier sur différentes échelles de temps les projets et taches que nous devons et souhaitons réaliser.

Je suis persuadé que pour avancer au mieux dans la vie, il faut justement un système qui va soulager notre cerveau en permettant de noter nos idées et de les organiser et qui va en même temps nous aider à nous focaliser pour concentrer notre énergie sur ce qui compte pour nous.

Tout cela, c’est justement la proposition du Bullet Journal.

Minimalisme – Papier/crayon vs Informatique

Le retour au papier et crayon a vraiment quelque chose de séduisant. D’ailleurs, je suis moi même persuadé que ce support est un des meilleurs quand il s’agit d’être créatif, pour le brainstorm par exemple ou les cartes mentales, etc…

Mais, est-ce une raison pour mettre tout son système d’organisation sous ce format et se passer des avantages indéniables que nous apporte la technologie ?

Les limites

Malgré tout, de mon point de vue, le Bullet Journal est un outil limité et aujourd’hui avec l’informatique on peut gommer ses défauts et aller plus loin dans le système.

Le temps de préparation

C’est la première chose qui me saute aux yeux, sans entrer dans des mise en formes compliquées avec du dessin et de la calligraphie, il faut tout de même numéroter ses pages si ce n’est pas fait, créer tous ses plannings (annuel, mensuel, hebdo, quotidien…), créer ses tableaux de suivi, etc…. Même s’il n’y a pas besoin de tout faire d’un coup, au final je trouve que c’est beaucoup de temps passé…

Et je ne parle pas du passage d’un carnet à un autre dans le cas où l’on souhaiterai garder des infos qui se trouvent dans le premier carnet… Une solution est de séparer les info « périssables » et « durables » dans deux carnets différents, mais ne perd t’on pas alors l’avantage de tout mettre au même endroit ?

La barrière mentale

Pour ceux qui partagent leur BuJo sur internet, il est évident qu’il prend une place particulière, c’est un objet auquel on consacre beaucoup de temps et d’intention. J’ai peur que placer ce carnet sur piédestal risque de cristalliser son utilisation et d’être contre productif.

On a peur de « gâcher » cette oeuvre alors on ne prend pas de risque, on ne note rien qui ne rentrerai pas sur la page parce qu’elle est déjà suffisamment chargée, on craint les erreurs et es ratures alors réfléchi 1000 fois avant de noter quelque chose d’un peu nouveau, etc…

Je sais bien que l’on peut étendre une page en démarrant une nouvelle et en notant le numéro de page auquel se référer, mais si un Bullet Journalist passe ici, qu’il me dise si cette crainte n’a jamais traversé son esprit.

Le carnet physique

Enfin, un gros point noir est la transportabilité du carnet. Je suis un homme et mon point de vue est sans doute influencé par le fait que je n’ai pas de sac à main dans lequel je peux conserver ce carnet pour l’avoir toujours avec moi. Mais quand bien même, pour une liste de courses, je trouve un peu lourd de se balader avec son carnet donc deux solutions, soit recopier une liste de courses établie au départ sur le Bujo, soit utiliser un autre support…

L’organisation

Enfin, un dernier point, c’est celui de l’organisation au sein du carnet. L’index permet de toujours s’y retrouver mais tout de même j’ai cette impression que l’information se retrouve noyée, en effet, il y a des pages d’importance inégales et ça me dérange que tout soit mélangé.

Le Bullet Journal – Loisir créatif

J’ai envie de m’exprimer a propos des BuJo qui ont plus à voir avec un book d’un étudiant des beaux-arts qu’avec un outil d’organisation. J’ai bien conscience que ce que l’on voit sur internet n’est pas le reflet de l’utilisation qu’en font la plupart des individus puisque plus il y a de travail créatif, plus il y a d’intérêt à le partager sur internet. Encore une fois, ce n’est que mon point de vue, j’imagine qu’il y aura des personnes pour y adhérer et d’autres pour le dénoncer, peu importe, cette question m’aide à construire ma réflexion sur ce qu’est un système d’organisation au sens large.

Une activité en soi

Quand on voit le travail réalisé par certain « Bullet Journalist », on ne peut être qu’admiratif, il suffit de se rendre sur pinterest pour voir l’étendu créatif qu’il y a autour du sujet. Cependant, je mets « Bullet Journalist » entre guillemets parce que je ne peux pas m’empêcher de me dire que ce n’est plus un BuJo au sens premier, oui il y a les bonne entrées, un index, un calendex, des log, des trackers, etc… Mais quand même ce qui est écrit doit être harmonieux avec l’ensemble, on se retrouve dans une version bridée et à mon sens presque uniquement décorative du concept.

D’ailleurs, combien de temps une tache reste inachevée alors qu’à côté, chaque jour à le droit à sa page décorée ? Là encore si quelqu’un de concerné passe me lire, je serais ravi d’avoir son retour d’expérience.

Et en mettant la barre si haute, n’y a t’il pas des jours où l’on préfère ne rien écrire plutôt que d’entamer le travail que demande un tel carnet ?

Pour moi, on peut se consacrer à créer un carnet créatif, le temps passé permet de développer sa créativité, de progresser dans la maîtrise des outils et techniques de dessin. C’est aussi une façon de prendre du temps pour soi. Si c’est un but pour vous alors c’est une très bonne manière d’y parvenir mais si vous avez d’autres objectifs  que vous cherchez à atteindre dans la vie alors ne vous méprenez pas, vous êtes sur la mauvaise voie. Le temps passé n’aura que peut de retour sur investissement à moins d’en faire un blog !

La procrastination intelligente

La procrastination intelligente, c’est ce que je viens d’introduire juste au dessus. Vous avez des objectifs mais vous vous focalisez sur autre chose que vous considéré d’important alors qu’il n’en est rien. C’est par exemple le fait de peaufiner son BuJo au crayon de couleur ou autre stylo à effet aquarelle alors qu’à côté votre vrai objectif n’avance pas.

Tout le monde est victime de la procrastination intelligente. Moi-même en écrivant cet article, je ne peux m’empêcher de me demander si je ne suis pas en train de retarder le travail sur autre chose de plus important, mais je me déculpabilise en me sentant occuper par l’écriture, et je me persuade que je fais la bonne chose.

Il faut bien faire la différence entre être occupé et être efficace. Passer du temps sur le design de son BuJo c’est être occupé, mais ça ne fait rien avancer, vous n’êtes pas efficace sur vos objectifs réels.

Le paradoxe de la productivité

Enfin, je ne pouvais pas terminer sans ouvrir une porte sur la possibilité que la tenue d’un BuJo créatif soit quand même une bonne solution pour certains.

Il va de soi que s’organiser donne un avantage pour atteindre ses objectifs. Et si le seul moyen de tenir un système d’organisation c’est d’y ajouter une note créative. Si le fait de manipuler des systèmes sans âme conduit à chaque fois à l’abandon du système.

La solution ultime est peut-être le BuJo créatif.

Parce ce que dans ce cas, il est possible que le simple fait d’apporter de l’organisation par l’utilisation du BuJo compense largement le temps dépensé à personnaliser son carnet. Et au final on se retrouve à accomplir plus que sans système d’organisation.

Et là je serai vraiment ultra reconnaissant d’avoir le retour d’un Bullet Journalist à ce sujet !!

Une solution connectée

Après tout cet exposé, il me reste à vous parler sommairement de mon système personnel.

Je m’organise un peu comme avec un Bullet Journal, mais tout se trouve dans des applications, evernote et todoist notamment. Ce système offre de nombreux avantages. Ca n’a pas le charme d’un carnet, mais je pense que c’est un bon exercice d’apprendre à se détacher complètement de l’objet pour revenir à l’essentiel que sont les idées.

Le gros inconvénients c’est la connectivité obligatoire. Dans nos villes ça ne pose pas de problème mais il peut y avoir des situations dans lesquelles ça sera inutilisable. Dans ce cas, le papier et les crayons seront nos meilleurs alliés, à moins que ce ne soit une occasion pour laisser aller la vie sans planning et sans penser à ses projets pendant un instant ! 

Il me restera donc à vous présenter cette méthode que j’utilise actuellement dans un prochain article.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout !

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